Paul Newman en sculpteur grec cisèle l'argent pour le Saint Calice : "The Silver Chalice " (1954, VO + STFR) !

Bonjour et bon Dimanche à tous !

Aujourd'hui, je vous propose une rareté que les mauvais esprits qualifieront de kitsch et que je préfère décrire comme une mise en scène esthétisante au service d'un message spirituel. Une mise en scène que je rapprocherais de celle de Gabriel Pascal pour son "César et Cléopâtre" de 1945 avec Claude Rains et Vivien Leigh, pour ceux qui l'ont vu. Tiré du best-seller de Thoms Costain publié en 1952, le scénario raconte l'histoire de Basile (Paul Newman), sculpteur grec d'Antioche vendu comme esclave et qui va croiser la route de la communauté chrétienne naissante, dont fait partie la charmante Deborah (Pier Angeli).

Ses talents le font remarquer de la capiteuse courtisane Helena (Virginia Mayo), complice pour son plus grand malheur du prodigieux Simon le Magicien (Jack Palance), dont la mégalomanie ira jusqu'à prétendre défier Dieu lui-même en tentant un vol sans parachute depuis une très haute tour, le clou du film.

L'enjeu du film est la fabrication puis le sauvetage d'un calice d'argent, en fait un coffret qui est destiné à abriter la coupe dont le Christ s'est servi lors de la Cène. Basile doit ciseler cette future relique, sur la prière de Saint Luc et de Saint Pierre, rien de moins !

On a dit que Paul Newman avait compromis sa carrière en acceptant ce rôle, c'est vrai que la toge ne lui va pas très bien, mais il a la chance d'être entouré d'acteurs chevronnés (Joseph Wiseman, Lorne Greene, Jack Palance,...) et surtout de former un couple touchant avec Pier Angeli, couple reconstitué deux ans plus tard pour "Somebody Up There Likes Me" (Marqué par la Haine), inspiré de la vie du boxeur Rocky Graziano, un film qui le propulsera au sommet.

Ne serait-ce que pour la performance de Jack Palance et les décors minimalistes, quasi surréels ou oniriques, si vous voulez, de Howard Bristol, il faut connaître ce spectacle biblique, filmé en plein âge d'or du péplum, mais complètement différent de son exact contemporain, "Les Gladiateurs" de Delmer Daves, par exemple.